La signalisation et les aménagements spécifiques pour les cyclistes

 

22 Août 2021

La pratique du vélo évolue fortement ces dernières années, les autorités organisatrices des territoires le constatent également et mettent en place (plus ou moins systématiquement) de nouveaux aménagements et outils pour faciliter ces déplacements. Que ce soit par l’installation de pistes ou bandes cyclables, l’aménagement de zones de cohabitation pacifiée ou l’installation de nouveaux panneaux spécifiques aux cyclistes, les rues évoluent avec nos usages. Petite présentation de tous ces aménagements :

Les aménagements

 

Les premières pistes cyclables sont apparues dès 1885 aux Pays Bas et c’est en France, dans la région de Lille, que les premières pistes à hauteur intermédiaire (entre la route et le trottoir) ont été construites. Depuis, nous voyons dans les villes et les campagnes un éventail d’aménagements, plus ou moins confortables pour les cyclistes, dont le coût et la difficulté à mettre en place peuvent varier considérablement.

 

 

Piste cyclable

 

Une piste cyclable est un aménagement idéal et sécurisant séparé des autres véhicules matériellement : par un trottoir, par un niveau différent, par des bordures. C’est une chaussée exclusivement réservée aux cycles (à 2 ou 3 roues, y compris ceux avec assistance électrique). 

Elle nécessite des travaux et un investissement assez lourd pour les collectivités, et demande de repenser la répartition des espaces de la rue entre les usagers. 

De manière générale, les pistes cyclables ne sont pas obligatoires, les cyclistes peuvent choisir de circuler avec les motorisés ou de prendre les pistes séparées, sauf quand il y a un panneau rond avec fond bleu qui indique que la piste est obligatoire.

 

Bande cyclable

 

La bande cyclable est une version allégée (voir vraiment incomparable en termes de sécurité dans certains cas) de la piste cyclable. Elle consiste dans la plupart des cas en un marquage de peinture au sol pour définir une zone où les cyclistes devraient circuler, idéalement de 1 mètre 50 de large mais pouvant se réduire à 1 mètre. 

Malgré l’avantage de rappeler la présence de cyclistes sur la chaussée et d’inciter au partage de la route, elle expose les cyclistes à deux risques majeurs :

  • l’ouverture de portière des véhicules en stationnement lorsque la bande est accolée à des stationnements pour automobiles;
  • les angles morts des gros véhicules (poids lourds, autobus) qui peuvent manœuvrer sans se rendre compte qu’un cycliste est présent sur la bande cyclable.

Il convient donc de bien prendre sa place sur la chaussée à distance des véhicules stationnés et de ne pas doubler les poids lourds qui n’ont pas de visibilité sur vous.

 

Voie verte et Véloroute

 

Une voie verte est une chaussée partagée entre les usagers non motorisés : piétons, cyclistes, parfois cavaliers. Les cyclistes n’y ont pas de priorité sur les autres usagers et doivent s’adapter à la vitesse des plus lents. 

Les voies vertes sont souvent sur le chemin des vélos routes qui sont des itinéraires de moyenne et longue distance pour les cyclistes. Ces dernières ont une portée départementale, régionale, nationale ou européenne, elles sont jalonnées, sûres et adaptées à la pratique des cyclistes. Les véloroutes empruntent des voies vertes ou bien des voies à faible trafic, des bandes cyclables, pistes cyclables et autres aménagements.

Par exemple, la coulée verte du Sud Parisien est une voie verte entre Massy et Paris (Montparnasse). La Véloroute V40 appelée également Véloscénie emprunte ce tronçon puis continue vers le Nord jusqu’à la cathédrale Notre Dame en voies partagées, et de l’autre côté jusqu’au Mont Saint-Michel.

Voie bus + vélo

 

Un couloir de bus ouvert aux vélos est une file de circulation réservée normalement aux autobus de ville, taxis et véhicules de secours, mais où la circulation des vélos est également autorisée. L’accès aux vélos est signalé par un marquage au sol (pictogramme vélo) et/ou par un panonceau vélo sous le panneau de couloir de bus.

Ce partage de chaussée a été créé suite au constat que les bus et les vélos roulent à une vitesse moyenne similaire en ville.

Il faut rester vigilant dans ce type d’aménagement aux zones de croisement puisque ces voies ont souvent leurs feux de signalisation propres et fonctionnant en décalé par rapport aux voies courantes. Certains itinéraires partagés de bus et vélos sont parfois pas assez larges, ce qui peut rendre la cohabitation dangereuse. Il ne faut pas non plus les confondre avec certaines voies réservées aux bus et interdites à la circulation des cyclistes.

 

Chaucidou ou Chaussée à voie centrale banalisée

 

Ce type d’aménagement est composé d’une voie centrale sans marquage au centre pour les voitures, camions et motos et de deux voies latérales pour la circulation des vélos.

Concrètement, les vélos circulent à droite de la route, derrière la ligne discontinue. Les scooters et cyclomoteurs peuvent rouler comme les cyclistes, à droite de la route. À moto et en voiture, c’est différent. Les règles de circulation changent selon le cas de figure :

  • Il n’y a aucun véhicule face à moi et la route est dégagée, les automobilistes circulent sur la partie centrale
  • Un autre véhicule arrive en face, je vérifie qu’il n’y a personne sur la voie latérale et je me déporte sur celle-ci pour croiser le véhicule. Je peux ensuite me repositionner au centre.
  • Je croise un véhicule mais un vélo roule sur ma droite dans la voie latérale. Je me déporte sur la droite, derrière le cycliste, tout en veillant à conserver les distances de sécurité suffisantes. Une fois que la voiture opposée est passée, je peux dépasser le cycliste en toute sécurité.

 

Zone de rencontre

 

Lorsque la piste cyclable est sur le trottoir, il est essentiel de rouler doucement et de faire doublement attention aux piétons. Il est conseillé de signaler le passage à côté d’un piéton verbalement ou avec la sonnette. C’est exactement la même chose pour une voie piétonne partagée ou une voie verte.

 

Coronapiste (piste provisoire)

 

Ces aménagements font partie de ce que l’on appelle l’urbanisme tactique. Ils sont relativement faciles à mettre en œuvre, permettent d’expérimenter des usages pour valider ou initier certains déplacements, avant de pérenniser les aménagements qui nécessitent de plus lourdes interventions. Sont appelées les coronapistes les aménagements provisoires qui se sont multipliés à la suite de la crise sanitaire de Mars 2021 et du confinement associé, la plupart sont restées à l’état d’aménagement provisoire. Le plus souvent ce sont des bandes cyclables, souvent séparées des voies de circulation motorisées par des potelets provisoires et repérables par des marquages au sol jaunes. Selon la largeur prévue pour ces pistes provisoires, il est nécessaire d’être prudent vis à vis des portières des véhicules stationnés et sur l’état des potelets qui peuvent parfois être renversés en travers de la piste.

Vous pouvez en lire plus dans cet article.

 

Double-sens cyclables

 

Certaines communes ont mis en place des facilités de déplacement pour les cyclistes. Pour éviter les détours il existe les double-sens cyclables aussi appelés sens interdit sauf vélo qui permettent de prendre à vélo une voie en sens interdit pour les véhicules motorisés.

  • restez prudent.e pour vérifier que les véhicules arrivant en face de vous, vous voient (surtout lorsqu’il y a plusieurs véhicules qui se suivent et masquent la visibilité des suivants)
  • ne vous positionnez pas trop à droite pour être visible puis au moment du croisement déplacez-vous doucement pour laisser la place au véhicule
  • si besoin arrêtez-vous bien à droite pour assurer votre sécurité

Il faudra être vigilant en sortant de ce type de voie car les autres usagers ne pensent pas voir venir quelqu’un en provenance d’une voie en sens unique.

 

Sas vélo

 

Un sas cyclable ou sas vélo est un espace réservé aux cyclistes entre la ligne d’arrêt des véhicules motorisés à un feu de signalisation et la ligne d’effet des feux ou le passage piétons. Il permet aux cyclistes de se placer devant les véhicules motorisés pour être bien visible au démarrage et pour se positionner dans la bonne file pour tourner à gauche par exemple.

Il est généralement indiqué par un pictogramme « vélo » au sol et un feu spécifique aux vélos peut également marquer la limite avant du sas.  

Il faut veiller à bien anticiper le redémarrage des voitures pour ne pas s’engager trop tardivement vers le sas vélo.

 

Cédez-le-passage cycliste au feu rouge

 

Ce dispositif est le plus récent, il existe depuis longtemps en Allemagne et aux Pays Bas, et il est arrivé en France en 2010. Le « cédez-le-passage cycliste au feu rouge » donne l’autorisation aux cyclistes de franchir un feu rouge pour continuer leur chemin dans la ou les directions indiquées sur le panneau M12 placé sous le feu. Il permet d’augmenter la sécurité des cyclistes en séparant le démarrage des véhicules motorisés tournant à droite de celui des cyclistes.

Il faudra cependant ralentir pour vérifier qu’aucun autre usager ne va passer à l’intersection et laisser les priorités comme pour un « Cédez le passage » classique.

 

La signalisation routière spécifique cyclistes

Les panneaux de signalisation à connaître à vélo, exrait du site www.securite-routiere.gouv.fr

  • bande ou piste cyclable obligatoire
  • signalisation d’une voie verte
  • double sens-cyclable
  • panneaux M12 – céder le passage au feu
  • panonceau vélo

 

La majorité de ces panneaux ont une logique identique à la circulation routière avec des messages d’indication ou d’obligation. Ils sont souvent associés à des aménagements cyclables que nous vous détaillons ci-dessous. 

L’interdiction d’accès aux cyclistes est toujours à respecter car elle vous évite la plupart du temps des zones dangereuses pour vous.

Les panonceaux vélo vous précisent des informations spécifiques notamment pour circuler sur une voie bus ou la possibilité de prendre un sens-interdit en contre-sens cyclable.

Les panneaux M12 sont eux bien particuliers aux cyclistes. Ils vous donnent le droit de passer à un feu rouge,  uniquement dans la direction indiquée par la flèche et sous réserve de laisser passer les piétons ou les autres usagers prioritaires de la même façon qu’un cédez-le-passage. Ce panneau permet aux cyclistes de gagner du temps, profitez-en tout en restant prudent et en respectant les autres usagers prioritaires !

Et les trottinettes dans tout ça ?

 

Ces dernières années se sont développés de nombreux autres moyens de déplacement légers, parfois à assistance électrique. Ils ne sont pas soumis aux mêmes règles de circulation que les cycles (vélos) dont l’intégration dans le paysage urbain est plus ancienne. A titre d’information, réglementairement les trottinettes ou skates sans assistance électrique doivent circuler sur les trottoirs. Les autres engins pourvus d’assistance électrique (trottinettes électriques, hoverboard, gyropode, monoroue) sont tenus de rouler sur les pistes cyclables ou bandes cyclables, au même titre que les cyclistes (avec une assistance limitée à 25km/h, au-delà les pistes et bandes cyclables leur sont interdites). Leur circulation sur les trottoirs est interdite, sauf si la mairie les y autorise. 

Il faut donc partager la route avec ces nouveaux usagers, toujours dans le respect des autres !

 

Ces indications pour repérer les aménagements et signalétiques vous permettront de bien comprendre la voirie et les positions où vous pourrez rouler en toute sécurité. Nous entrerons plus en détail sur la place à prendre sur les voies partagées avec les véhicules motorisés dans un prochain article.

 

Sources : 

https://www.securite-routiere.gouv.fr/reglementation-liee-aux-modes-de-deplacements/velo/regles-de-circulation-pour-les-cyclistes

http://www.voiesvertes.com/

https://www.af3v.org/

https://www.francevelotourisme.com/itineraire

https://www.velo-territoires.org/schemas-itineraires/schema-europeen-eurovelo/

https://www.preventionroutiere.asso.fr/2016/04/05/les-nouveaux-amenagements-urbains/